Ces dernières années, le marché immobilier québécois a pris une tendance de « MARCHÉ DE VENDEUR ». Ceux qui prévoient vendre leur propriété trouveront cette nouvelle excellente ! Sachez toutefois que tout dépendant de la situation géographique et du type de maison que vous avez, il se peut que vous ne bénéficiiez pas des avantages de ce type de marché. Le marché de vendeur est basé sur des statistiques de vente cumulées sur l’ensemble des maisons situées dans une région spécifique, sans tenir compte de la situation géographique et l’état de votre bien. Pour illustrer ce fait, prenons l’exemple de deux maisons semblables. L’une étant située à proximité d’une voie ferrée avec une cour annexée directement à un commerce, pendant que son homologue est située dans le voisinage d’une école et d’un parc. Evidemment, cette dernière se vendrait pour une somme plus élevée que la première. Dans ce premier cas de figure, le type de marché n’aura pas ou peu d’incidence sur la vente.
Si la maison que vous souhaitez vendre est bien localisée, que des rénovations ont été réalisées au fil des années et qu’il n’y a pas de gros défauts qui viendraient affecter la vente, à quoi pouvez-vous vous attendre dans ce marché actuel ?
Depuis décembre 2018 jusqu’à ce jour, j’ai eu plusieurs discussions avec mes consœurs et confrères courtiers et nous sommes tous d’accord sur le fait que nous vivons dans une ère immobilière complètement folle symbolisée par une quantité grandissante d’offres multiples. Le facteur de rareté de maisons disponibles multiplié par un nombre grandissant d’acheteurs nous amène dans un giron de compétition explosif !
Ces trois derniers mois, j’ai conclu deux ventes de maison situées à Boucherville, à un prix supérieur de 15 000$ par rapport au prix initial fixé par les vendeurs. Pour une autre maison située à Montréal, la vente s’est réalisée avec un montant supplémentaire de 55 000$ en haut du prix affiché… De quoi faire sortir la bouteille de champagne aux vendeurs ! Mes collègues vivent aussi la même chose. Nous sommes ravis pour nos vendeurs mais lorsque nous représentons l’acheteur nous devons leur expliquer la folle réalité du marché qui, malheureusement, est parfois difficile à croire.
En tant qu’acheteur…comment survivre à un tel marché de surenchère ?
Aujourd’hui, il est primordial de faire affaire avec un bon courtier. Il saura vous expliquer le marché actuel et vous diriger vers la propriété qui convient le mieux à vos critères. Vous serez alors rapidement orienté vers les maisons correspondant le mieux à vos besoins et les informations pertinentes données par ce courtier vous permettront d’éviter une visite inutile.
Il est aussi fondamental que vous soyez disponible pour visiter rapidement. De nos jours, les maisons entrent sur le marché et le temps de le dire, en à peine deux ou trois jours, on voit apparaitre une PAC (Promesse d’achat avec condition usuelle) et il est désormais trop tard…la maison est déjà promise.
Finalement il est capital de connaître ses limites et ses ambitions. Admettons que vous êtes le premier à faire une offre sur une superbe propriété qui vient d’apparaître sur le marché. Vous pensez avoir une longueur d’avance sur les autres acheteurs intéressés. Hélas, les visites entrent à la vitesse de l’éclair et plusieurs de ces acheteurs potentiels se montrent eux aussi fortement intéressés.
Même si vous avez déjà déposé une offre, le courtier inscripteur attendra que les visites prévues se fassent avant d’y répondre. Si l’un de vos concurrents a également déposé une offre, posez-vous cette question : avez-vous une limite budgétaire qui vous empêchera d’entrer en surenchère ? Jusqu’où irez-vous pour acquérir cette maison ? Bonne… Excellente… Je la veux à tout prix !
Très souvent, dans ce monde de surenchère, les courtiers vous conseilleront de faire une offre se rapprochant au maximum du prix affiché voire plus si possible. Finalement, c’est à vous de décider dans une situation où l’on se trouve comme dans un jeu de poker où personne ne connait l’offre des concurrents. Ainsi, que le meilleur l’emporte !
Mais attention, dans cette réalité de surenchère, n’y allez pas avec toutes sortes de demandes qui viendront compliquer la réalisation des conditions de vente. Allez-y simplement car à prix égal, le vendeur choisira l’offre qui comporte le moins de conditions.
Après avoir pesé les pours et les contres, vous présentez votre meilleure offre au meilleur prix. L’heure n’est plus à la négociation. Misez le tout pour le tout. De cette façon, vous ne serez pas envahie par les remords d’avoir misé trop haut ou trop bas. Bonne compétition !